La permaculture, une science de la nature

Soft Secrets
18 Aug 2017
Depuis maintenant plusieurs années, et au travers de différents projets, je travaille a la promotion et au développement du mouvement Regenerative Cannabis/Living soil/Craft Cannabis qui prend de plus en plus d'ampleur au USA par le constat actuel que pose la culture industrielle de cannabis. Pesticides/fongicides/herbicides, engrais chimiques et autres produits utilisés aussi dans l'agriculture conventionnelle pour notre alimentation se retrouvent aussi dans les productions de cannabis, avec tout les dangers pour la santé et problèmes environnementaux que ça comporte. Bien souvent associées a la permaculture, les nouvelles techniques agricoles ne sont qu'une partie de l’ensemble du champ d'action possible mais la permaculture, Kézako ?

Définition

Depuis maintenant de nombreux mois, nous entendons de plus en plus parler de la permaculture, mais de quoi s’agit t-il exactement ? La perma-culture est une science appliquée fondée par le professeur Bill Mollison à la fin des années 1970. ELle est souvent considérée comme une méthode « alternative » de production alimentaire écologique, Cependant, la permaculture n'est pas simplement une autre façon de jardiner, mais une autre façon de concevoir le monde, et les systèmes qui vous entourent. [caption id="attachment_4973" align="alignnone" width="500"]La permaculture, une science de la nature 8ème cycle Notill Living Soil.[/caption] À l’origine, la permaculture s’est surtout focalisée sur les systèmes agricoles, car « sans agriculture durable, il ne peut y avoir d’organisation sociale stable ». (c’est très certainement de là que vient l'idée commune que la permaculture est une simple technique d'agriculture). Le but de la permaculture est de créer, par un design réfléchi, efficace et holistique, des sociétés humaines respectueuses de la nature et des hommes.

L’éthique de la permaculture

Pour apporter un cadre de réflexion et d’action en accord avec son but, la permaculture se base sur une éthique, décomposée en trois grands principes :

Prendre soin de la Terre

Prendre en compte le sol, la forêt et l’eau Nous faisons partie d’un système plus vaste qui est la biosphère terrestre. Toute forme de vie est intrinsèquement importante, et chaque atteinte à la diversité est une menace pour nous. Nos activités et lieux de vie doivent être en harmonie avec les écosystèmes locaux si l'on ne veux plus créer des déséquilibre comme nous le faisons aujourd'hui.

Prendre soin de l’Homme

S’occuper de soi, de sa famille et de sa communauté. Les systèmes permaculturels visent à combler les besoins fondamentaux des hommes dans un environnement permettant leur épanouissement. La coopération et la mise en commun sont deux axes clefs des relations humaines sans oublié la communication non violente.

Partager équitablement

Limiter sa consommation, se reproduire avec sagesse, et redistribuer les surplus. Nous devons réduire notre emprise sur la planète. L’établissement de systèmes permaculturels doit permettre de réduire notre empreinte, sans que ce gain ne soit annulé par une consommation ou une population plus élevée. L’éthique nous permet de « voir les choses du point de vue d’autrui, sur une échelle de temps plus grande et sur une plus grande distance ». Elle apporte à la permaculture une dimension philosophique, voir spirituelle pour certains.

Les principes de la Permaculture

Les 12 principes de la permaculture sont des outils conceptuels qui, lorsqu'on les utilise conjointement, permettent de concevoir notre environnement et notre comportement de façon créative dans un monde où l'energie et les ressources en déclin sont de plus en plus précieuses. Ces principes se veulent universels, mais les méthodes employées pour les mettre en oeuvre seront très différentes selon les régions et les situations. On peut appliquer ces principes pour réorganiser ses structures familiales, économiques, sociales ou politiques, comme illustré dans le diagramme de la fleur permaculturelle. On peut envisager chaque principe comme une porte ouverte sur l'approche de pensée systémique et holistique, chacun offrant une perspective différente qu'on peut interpréter à plusieurs niveaux de profondeur et de mise en oeuvre. [caption id="attachment_4974" align="alignnone" width="500"]La permaculture, une science de la nature Sol vivant en indoor avec un vers de terre, un des nombreux compagnons.[/caption] Dans « Permaculture : Principles and Pathways Beyond Sustainability » (2002), David Holmgren a développé un ensemble de principes légèrement différents et parfois complémentaires. • Appliquer l’autorégulation et accepter les rétroactions (feedback) Il faut décourager les activités inappropriées pour s’assurer que le système continue de fonctionner correctement. • Intercepter et stocker l’énergie En développant des systèmes qui collectent les ressources quand elles sont abondantes et que nous pouvons utiliser à besoin. • Utiliser et répondre de manière créative au changement On peut avoir un impact positif sur des changements inévitables en observant avec attention et en intervenant au bon moment. • Concevoir en passant des structures d’ensemble aux détails En prenant du recul, on peut observer les motifs dans la nature et la société et les reproduire. Ils peuvent alors devenir la colonne vertébrale de nos designs et les détails mis en place à mesure que nous progressons. • Intégrer plutôt que séparer En mettant les bons éléments aux bons endroits, des relations se développent entre ces éléments et ils travaillent ensemble pour s’entraider. • Observer et interagir En prenant le temps de s’engager avec la nature on peut concevoir des solutions qui correspondent a la situation. • Obtenir un résultat S’assurer que l’on reçoit réellement des récompenses utiles pour le travail qui est fait. • Ne pas produire de déchets En trouvant une valeur à chaque ressource disponible et en les utilisant toutes, rien n’est un déchet. • Utiliser et valoriser la diversité La diversité réduit la vulnérabilité à une variété de menaces et tourne à son avantage la nature unique de l’environnement dans lequel il réside. • Utiliser et valoriser les ressources et les services Faire la meilleure utilisation de l’abondance de la nature pour réduire notre comportement consommateur et notre dépendance vis-à-vis des ressources non renouvelables. • Utiliser les bordures et valoriser le marginal L’interface entre deux choses est l’endroit ou les événements les plus intéressants se produisent. Ce sont souvent les éléments qui ont le plus de valeur et qui sont les plus divers et productifs. • Utiliser des solutions à petite échelle et avec patience Les systèmes lents et petits sont plus faciles à maintenir que les gros, en faisant un meilleur usage des ressources locales et en produisant des résultats durables. La permaculture est donc l'utilisation d'une façon systémique de penser et de concevoir. Les principes, qui sont la base conceptuelle de la permaculture, ont été dérivés de la science, de l'écologie des systèmes et l'étude des exemples d'utilisation durable pré-industrielle des terres. La permaculture est basée sur plusieurs disciplines, y compris l'agriculture biologique, l'agroforesterie, la biodynamie, agriculture régénératrice, l'agriculture intégrée, le développement durable et la gestion de la biodiversité. « La permaculture est une philosophie qui vise à travailler avec plutôt que contre la nature; une approche qui demande une observation minutieuse et intensive plutôt qu’un labour intensif et industriel; une observation des plantes et des animaux dans toutes leurs fonctions plutôt que de traiter des terrains en tant que système de monoculture ». (Masanobu Fukuoka, fermier et philosophe japonais)

Une vision systémique

La particularité de la permaculture par rapport à la plupart des disciplines scientifiques actuelles est sa vision systémique. Plutôt que d’étudier les éléments constituant distinctement un système pour comprendre ce système, la permaculture s’attache aux connexions entre ces éléments. On ne peut pas comprendre la forêt en étudiant séparément les arbres, les insectes, les bactéries, le sol…etc. Mais c'est en observant les relations fonctionnelles entre chacun de ces éléments, qui font de la forêt plus qu’une simple somme d’arbres, C'est un véritable écosystème auto-régulé et résilient . [caption id="attachment_4975" align="alignnone" width="500"]La permaculture, une science de la nature Fleur permaculturelle (©David Holgrem).[/caption]

Le Design en permaculture

Le cœur de la permaculture est sa méthode de conception de systèmes, qui est le reflet de son éthique et de ses principes. En permaculture, la conception consciente et intentionnelle de systèmes intégrés consiste à placer chaque élément d’un système de façon à ce qu’il soit connecté de manière optimale aux autres éléments, c’est à dire là où ses besoins seront comblés et ses productions utilisées. Le but d’un design est de maximiser les connexions entre les éléments. Par soucis d’efficacité, un élément devrait remplir plusieurs fonctions. Par exemple, une mare peut servir à la pisciculture, refléter la lumière, accumuler de la chaleur, servir en cas d’incendie, etc. Par principe de sécurité, les fonctions importantes devraient être remplies par plusieurs éléments (résilience). Par exemple un chauffage solaire peut être doublé d’un chauffage d’appoint (chaudière à bois). Une conception en permaculture prend en compte et met en relation un grand nombres d’éléments : • Du site : eau, sol, paysage, climat et végétation • Sociétaux : aides légales, personnes, culture, commerce et finance • Energétiques : technologie, structures, sources, connexions • Abstraits : temps, données, éthique

Outils d’analyse

La permaculture fournit plusieurs outils d’analyse qui peuvent être utilisés lors d’une conception. Ces outils servent à savoir où placer et comment connecter les éléments du système. Les secteurs et les zones sont deux outils emblématiques de la permaculture/ Le zonage prend en compte l’attention et l’énergie humaine nécessitées par un élément. Les systèmes les plus intensifs, comme les plantes aromatiques ou le jardin potager seront placés en zone 1, proche du lieu de vie. Plus on s’éloigne du lieu de vie, plus l’influence humaine est faible. En zone 2, on pourra placer les petits animaux et les vergers, en zone 3 les céréales, le bétail et les arbres à noix, en zone 4 les cultures fourragères et forestières. La zone 5 est une zone laissée sauvage. (Ce ne sont ici que des exemples). Le concept des secteurs prend en compte les influences extérieures, comme les vents froids et chauds, l’ensoleillement, la pollution sonore ou visuelle, les risque d’incendie " Alors que les problèmes du monde deviennent de plus en plus complexes, les solutions demeurent honteusement simples..." (Bill Mollison) Par Greengrassconnection
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